En questionnant son enfance en Chine, en revisitant mentalement les lieux qu'elle a aimé, notre narratrice pénètre quelques mystères et entre en conflit avec la réalité. Son compagnon, qui est archéologue, a beau tenter de la sortir de ses limbes, elle plonge dans sa mémoire comme on plonge dans la folie : creusant sa tombe. Pour qu'elle s'en sorte, il lui faudra bien admettre que tout est réel, l'enfance chinoise comme l'univers adulte canadien, le champ doré du passé comme la mer nostalgique du présent. 2002.
Yuan et Sassa sont séparés lorsque Yuan choisit un jour de quitter Shanghai pour s'établir à Montréal parce qu'il se sent étranger dans son propre pays. Mais Sassa décide de ne pas le suivre. Leur amour supportera-t-il cet éloignement? Empruntant à la tradition du roman épistolaire quelques-uns de ses effets les plus bouleversants, "Les Lettres chinoises" raconte le déracinement, les départs, le choc des cultures et les amours impossibles. Un roman qui fait preuve d'une grande sensibilité.
Un Occidental né dans un pays vide et froid qui trouve la mort au cours d'une vaste guerre révolutionnaire en Asie, où il s'est porté volontaire à titre de médecin de campagne.
En 1912, alors que le dernier empereur chinois était chassé du trône, grand-mère Lie-Fei avait cinq ans. Elle venait de subir l'opération destinée à rapetisser ses pieds, afin de les rendre « beaux comme des fleurs de lotus ». Mais grâce au changement, ou à cause de lui, l'intervention fut vite interrompue, et c'est avec des pieds « moyens » - garants d'une position médiane dans le conflit entre la tradition et la modernité - qu'elle traversa sans trop de heurts le régime communiste...
Une jeune femme épouse un archéologue pour former un couple en apparence comme les autres dans son milieu intellectuel et bourgeois. Mais voilà qu'elle est happée par le souvenir d'une de ses vies antérieures.
Quel soulagement de n'avoir plus rien à faire que de jouer, de contempler, de paresser, de faire une sieste à midi, de vivre comme au commencement de la vie et aussi comme à la fin du monde, sans projet d'aucune sorte, sans jamais de hâte, l'air clochard, dans l'abandon, dans le présent uniquement. Je suis convaincue que je suis en train de vivre la meilleure de toutes mes existences.
Ying Chen donne ici un livre dérangeant, choquant, scandaleux. Avec une dévorante ironie, elle dynamite les bons sentiments qui encombrent immanquablement les discours au sujet de la maternité.